jeudi 26 octobre 2023

𝘾𝙤𝙪𝙡𝙚𝙪𝙧𝙨 𝙚𝙩 𝙘𝙤𝙣𝙩𝙧𝙖𝙨𝙩𝙚𝙨

Jusque dans les années 1960, beaucoup d’affiches de cinéma étaient imprimées en lithographie. Cette technique permettait d’obtenir des aplats de couleurs très vives, à l’instar de la sérigraphie. A partir des années 1970, l’impression offset s’est généralisée (pour des raisons économiques), mais l’éclat des couleurs n’est pas aussi marqué. Cependant, il existe maintenant des encres offset avec séchage UV qui produisent des tons très vifs.

Les affichistes cherchent à créer des contrastes et utilisent soit des couleurs complémentaires, soit assez proches. Un élément avec une couleur tranchante vient souvent donner de la profondeur à la composition.

Voici quelques exemples de combinaisons de couleurs employées par les affichistes.

1. Rouge / vert / noir

2. Mauve-magenta-rose / noir

3. Jaune / mauve-turquoise / noir

4. Jaune / magenta-rose / noir

5. Jaune / magenta-rose / bleu / noir

6. Jaune / rouge / bleu-bleu foncé (noir)

Voici également Color Hunter, un site permettant de combiner des palettes de couleurs.


1. Rouge / vert / noir







2. Mauve-magenta-rose / noir










3. Jaune / mauve-turquoise / noir







4. Jaune / magenta-rose / noir






5. Jaune / magenta-rose / bleu / noir








6. Jaune  / rouge / bleu-bleu foncé (noir)









lundi 23 octobre 2023

𝙇’𝙖𝙧𝙩 𝙙𝙪 𝙥𝙖𝙫𝙚́ 𝙙𝙚 𝙥𝙧𝙚𝙨𝙨𝙚 𝙗𝙚𝙡𝙜𝙚

Les pavés de presse étaient une forme graphique utilisée pour la promotion des films. Le jour de la sortie de ceux-ci, les pavés se retrouvaient imprimés en noir et blanc dans la double page centrale des journaux.
Ils étaient aussi diffusés dans les petits programmes distribués gratuitement dans les cinémas. Dans ce cas, ils étaient reproduits en monochromie bleue, rouge ou brune.Ils fonctionnaient comme des affiches en réduction et se déchiffraient instantanément. Le but du graphisme était d’attirer le public dans la salle.
Le titre, mis en évidence, était la plupart du temps tracé avec des lettrages suggestifs. Le pavé représentait également une scène dramatisée du film, dans un style figuratif proche de la bande dessinée.
Techniquement, le pavé était d’abord créé à la main sur papier, au pinceau et à l’encre de Chine. Il était ensuite gravé sur une plaque de métal avant l’impression.
Outre le dessin, on utilisait fréquemment des clichés tramés. Cette dernière technique, visiblement favorisée par les sociétés de distribution, s’est étendue à partir des années 1970. Elle a contribué, à mon avis, à l’inexorable déclin de cet art (cette trame se reproduisait difficilement sur les supports imprimés).
En Belgique, la création et la fabrication résidaient principalement entre les mains de la société Deco Films. Les pavés, pratiquement jamais signés, étaient donc réalisés par des artisans anonymes.
Leur dimension variait selon les moyens financiers déployés pour la promotion des films. Par exemple, le pavé de Jaws (Les Dents de la mer), lors de sa sortie en 1975, remplissait 1/3 de page.
Les pavés des petites comédies, des séries B (western, guerre, horreur, policier, kung fu…) et de la plupart des films érotiques (ou X) occupaient des surfaces beaucoup plus petites mesurant quelques centimètres carrés.
La forme du pavé de presse était utilisée dans tous les journaux occidentaux (USA, Italie, Allemagne, France etc.), mais selon moi les belges étaient les meilleurs sur le plan graphique.
J’ai trouvé des pavés de presse bruxellois datant des années 1920-1930. Il existait des impressions en plusieurs couleurs, mais je n’en possède pas (encore).
Selon moi, la période la plus intéressante se situe entre 1970 et 1979. 
A partir de 1979, les pavés disparaissent. Ces années correspondent à la fermeture progressive des salles, malgré leurs différentes stratégies de survie. L’arrivée du format vidéo et des cassettes VHS (Vidéo Home System) à la fin des années 1970 a transformé en profondeur le système économique du cinéma.